Retour de la cérémonie : Rien n'a changé ?

-Patron ! Un vin jaune je vous prie!
Ah, heu et bien, si vous n'en avez pas, servez moi une bière, ou tout ce qui pourrait s'en approcher de près ou de loin dans ce cas!

"Voyant une couche de gras flotter au-dessus du gobelet de bière"

Loin certes, mais je ne m'attendais pas à ce que cela rejoigne le rocher rouge... Merci quand même


"Buvant d'une traite son verre, Haynard essuya d'un revers de manche les restes (ainsi que les relents) du breuvage à peine ingurgité et le plus vite possible oublié.

Rêveur, il se laissa languir aux sons de la taverne quand soudain, il entendit une voix familière au loin.

-Dubousin ! Diantre ciel !

Tenant son verre d'une main et slalomant entre les habitués, il s'assit aux côtés du désormais légendaire milicien.

-Cela fait chaud au cœur de vous voir ainsi en nos terres! Malgré votre retour à la cérémonie des reliques, j'eu craint qu'on vous renvoie en terres de feu !
Quant aux nouveautés, j'ai ouï dire qu'un ouvrage sera bientôt à mettre à l'index. Et deviner sur qui cet ouvrage se dédira? Sur votre auguste personne ! 50 nuances de Dubousin ! J'ignore qui en est l'auteur, mais il est incontestable que ce dernier méritera une chaude séance de dédicace au pilori à mon sens.

Voyant son prieur entrer dans une taverne, notre bon moine ne put s'empêcher de se questionner sur les qualités de son supérieur, surtout après les rumeurs faisant état d'une prochaine transformation de l'ordre en une entreprise plus vaste, allant même jusqu'à parler de commanderie dans les nouvelles terres d'Alrimor, par delà Trinité.

Subtilement, il s'approcha de l'homme et commença à épier sa conversation.
Néanmoins, du au bruits, il lui était difficile de percevoir la conversation, et le moine décida simplement de s'asseoir près du feu, la ou jadis, il avait marqué son territoire de sa bile.

Il ne pouvait s'empêcher de pester sur la cérémonie des reliques.

-Voila près d'une année entière que nous essayons d'envoyer un message de droiture, de respect de l'homme dans sa forme la plus pure, et voilà qu'après que notre bon chapelain est devenu prieur, le voila déjà en train de fricoter avec le petit peuple. Certes certes, je conçoit que celui-ci dispose sûrement de contact plus... primaire suite à ses nouvelles affectations, mais quand même...

Je n'ai même pas eu le temps de lui signifier qu'une partie de la bibliothèque était bientôt finie, et que nous avions reçu quelques lettres concernant le folklore de Bain-Sanglant. Trois moins de travail pour traduire ces damnés parchemins ! Et encore, si ce n'était que cela! Voilà que nous sommes sommés de prendre part à des opérations de milice !

"S'en même s'en rendre compte, le moine se serait allègrement dans une bouteille de "Comme d'habitude" laissée à l'abandon par un consommateur peu averti"

-Mais bon, si l'on voit le côté positif des choses, on a désormais pas mal de mieux dans notre petit coin.
Un code de loi appliqué par un shérif assigné par notre bon prieur, donc gageur d'une qualité unique, cela va s'en dire. N'oublions pas la défaite de Gunnar ainsi que la destitution du félon ! Joie et félicité seront au rendez-vous cette année, c'en est certain !

Regardant du coin de l'oeil la direction désignée par le vétéran, il écarquilla les yeux de surprise et reposa son verre violemment sur le comptoir

-Excusez moi, une affaire urgente à régler.


Haynard fendit la foule rapidement et se planta devant le moine, dont la surprise se dessinait sur son visage

-Frère Ganelon... Voila déjà la quatrième fois que je vous sais à la taverne, et qui plus est, vous voila pris en flagrant délit. J'ai de nombreuses fois fermer les yeux sur les trop nombreuses rumeurs faisant état d'un de mes moines ayant, selon le jargon populaire, retapisser les murs de la taverne... Mais au vu des derniers éléments, je ne sais décrire la honte et l'opprobre que vous jeter sur le monastère avec pareil comportement. Je vous ordonne donc de rentrer au monastère et de mettre frère Lucius au courant de votre attitude.

Accusant le coup, frère Ganelon resta de marbre.
Il s'était attendu à ce que la taverne deviennent soudainement silencieuse pour admirer sa honte, mais au grand dam de son égo, les divers clients semblaient n'avoir cure de sa misère.

Il releva les yeux, croisant le regard inquisiteur de son prieur et se leva doucement de sa chaise, emportant la bouteille avec lui.

Il ne pouvait s'empêcher de penser que les dieux avaient été injuste envers lui depuis cette damné cérémonie des reliques. Les choses se devaient d'être différentes.

Poussant péniblement la porte de la taverne, le moine se retourna pour voir son prieur rejoindre le comptoir.

Se murmurant a lui même, frère Ganelon se dit
-Cette ville a besoin d'un protecteur, cette ville a besoin de quelqu'un présent pour la protéger d'elle même et de ses vices. On ne peut plus faire confiance à la simple milice quand même celle-ci rejoins les bras ouvert du stupre. Cette ville a besoin d'un gardien !

Et il partit, faisant battre les pans de sa bure de manière extravagante.

Le sergent assiste à l'engueulade d'un air perplexe, se passant la main dans la barbe.

"-Vous faites patrouiller vos miliciens en étant sobres ? Fichtre, ca va être compliqué pour vous de trouver des candidats. (Et c'est un gros manque à gagner pour les braves tenanciers qui d'habitude sont les plus heureux des informateurs tant qu'ils voient des flics dépenser leurs oboles chez eux).

Vous comptez vraiment demander à des moines pour faire le boulot de miliciens ?"

Tenant son verre, le regard du Prieur semblait s'égarer dans les madriers soutenant la bâtisse.

Contrit, il dit :
-Le problème est que je n'ai pas trop le choix en soi. Ils sont incorruptibles, entraîné et complètement dévoué à Bain-Sanglant, ne demandant donc aucune solde, ce qui est un avantage non négligeable. Argent que je peux ensuite, d'ailleurs, utiliser pour financer des nobles désargenter dans leurs projets, ou sortir des moines de prison pour ivresse sur la voie publique.

Après une courte pause, Haynard vida son verre, lui tirant une brève grimace de dégoût.
Reposant son verre, il ajusta sa ceinture et s'installa plus confortablement dos au meuble.

-Et l'autre problème vient justement de l'alcool. Certains sont encore trop neuf que pour comprendre la manière d'agir et de vivre avec de l'alcool dans le sang, risquant donc fort de se détourner de La Règle de Malchus. C'est donc une nécessité disciplinaire que de les empêcher de boire en ma présence.
Néanmoins, je les laisse faire leurs propres expériences, tant qu'il garde à l'esprit de ne pas s’épandre devant leurs supérieurs.

Remarquant que le tavernier allait repartir en arrière-cuisine, Haynard le héla brusquement :
-Patron, un autre ! C'est pas que la journée va être longue, mais c'est tout comme !

Haynard tourna la tête interloqué

-Pourquoi partirais-je? Ma fonction d'intendant du nouveau comte d'Alrimor ne pouvant s'exercer de par la distance, et de par le fait que je suis avant tout le vassal de notre bonne comtesse, je reste donc à Bain-Sanglant, à mon plus grand plaisir, je ne le cache pas.

Néanmoins, je ne romps pas contact, car une réforme du monastère est en cours. Un autre monastère sera fondé en Alrimor pour subvenir aux besoins des plus nécessiteux et des pauvres.
Les choses se portent donc au mieux !

Se saisissant lestement du verre désormais plein, à la plus grande satisfaction de son possesseur, celui-ci amena doucement le breuvage à ses lèvres.

-Écuyer? Sincèrement? J'ai pourtant largement passer l'âge ! En outre, je ne porte pas les armes des Montfaucons et, qui plus, mes responsabilités m'en auraient empêché.
Non, ce sont des affabulations. J'ai moi-même déjà pu rencontrer l'écuyer du comte en vérité. Dans deux ans, elle pourra faire son premier pèlerinage à Harapan il me semble !
Non, si l'impression y est, c'est bien parce que j'ai accueilli la famille Montfaucons en mon monastère et les aies introduit aux moeurs harapanaises, rien de plus.